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Transparence de l’aide : la France est loin de respecter ses engagements du G8

Paris, le 8 octobre 2014 – Malgré les engagements présidentiels sur la transparence de l’aide pris à l’occasion du G8 de juin 2013, la France peine à publier ses données en matière d’aide publique au développement (APD) au standard international.

Publish What You Fund publie aujourd’hui son Index sur la Transparence de l’Aide (ITA), qui évalue la transparence des 68 plus grandes institutions et agences d’aide, dont celles de la plupart des pays européens, des Etats-Unis mais aussi d’organisations multilatérales telle la Banque Mondiale ou de grandes Fondations comme la Fondation Gates.

Pour Rachel Rank de Publish What You Fund : « Beaucoup de progrès ont été accomplis au niveau politique depuis les prémices de la transparence de l’aide, notamment l’engagement de publier des informations sur l’aide au standard international IITA d’ici la fin de l’année 2015. Mais à un an de l’échéance, rien ne bouge. Le classement révèle que malgré les promesses internationales et les beaux discours, un grand nombre d’organisations ne publient toujours pas leurs données ».

En France, l’Index passe au crible trois institutions en charge de l’aide française : le Ministère des Affaires étrangères et du Développement International (MAEDI), l’Agence Française pour le Développement (AFD) et le Ministère de l’Economie et des Finances (MINEFI). Les résultats sont mitigés : L’AFD et le MINEFI se classent respectivement 44èmeet 58ème sur 68 et seul le MAE a progressé passant du 52ème au 28ème rang.

« La France est loin d’être exemplaire en matière de transparence de l’aide. Les ministères et administrations concernées (Trésor, Agence Française de Développement) s’opposent à rendre effectif l’engagement présidentiel du G8 de juin 2013 de publier au standard international l’ensemble des données de l’aide française et de développer ainsi une véritable politique de transparence », déclare Christian Reboul, d’Oxfam France et administrateur de la plateforme d’ONG françaises, Coordination SUD.

« Alors que la transparence est une condition de l’efficacité de l’aide, cette mauvaise volonté nous inquiète. Ce défaut de volonté politique intervient alors que le gouvernement vient de rendre public ses arbitrages pour le budget 2015 annonçant une baisse supplémentaire de 3% des crédits alloués à l’Aide Publique au Développement », poursuit-il.

L’engagement présidentiel en faveur de la transparence a été en partie acté dans la Loi d’orientation et de programmation relative à la politique française de développement votée en début d’année 2014. Cependant, sa mise en oeuvre reste partielle malgré une première publication pour l’aide au Mali et l’extension de l’initiative au Burkina Faso, au Niger et à la Mauritanie.

« Madame Girardin, Secrétaire d’Etat au développement, souhaite faire de la transparence un axe fort de sa politique. Dans ces conditions, pourquoi avoir abandonné l’initiative lancée par son prédécesseur, Pascal Canfin, d’aboutir à un site transparence multi-bailleurs pour le Mali ? », s’interroge Christian Reboul. Rassembler l’ensemble des flux d’aide sous le format international IITA permettrait une grande avancée en matière de connaissance, de gouvernance et de contrôle des flux d’aide à destination du pays

Le gouvernement français doit intensifier ses efforts en termes d’efficacité et de transparence de l’aide, s’inspirer des bonnes pratiques en la matière afin de développer une politique exemplaire en matière d’aide publique au développement.

Toutes les données de l’Index 2014 sont disponibles en ligne: http://ati.publishwhatyoufund.org/2014

Contacts presse:

Nicole Valentinuzzi T: +44 (0)7726 831 197 nicole@publishwhatyoufund.org

Fanny Mantaux T: +33 (0)1 77 35 76 00 fmantaux@oxfamfrance.org

Bénédicte Bimoko T: +33 (0) 1 44 72 03 78 bimoko@coordinationsud.org